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ÉPREUVES MATERNELLES

jour de l’an… c’était long. Tu as bien fait de n’avoir pas attendu.

— Oui, papa nous a demandé quels jouets nous voulions et nous avons répondu : nous voulons maman, rien que maman. N’est-ce pas, Richard ?

La petite Rita racontait ces choses dans son langage et cela n’en était que plus émouvant.

Denise vivait des minutes inoubliables et elle murmura :

— Je ne vous quitterai jamais plus.

Elle se retourna vers M. Rougeard qui contemplait cette scène avec une émotion qu’il contenait mal.

— Vous raconterez ce revoir à Mme Rougeard et vous serez convaincus tous deux de mon martyre. Mes enfants m’appelaient et j’étais écartée d’eux. Comment ai-je pu y résister.

Elle passa la main sur ses yeux.

— Souhaitons que le cauchemar soit terminé.

— J’en suis certain, répliqua M. Rougeard.

Il prit congé d’elle, heureux de penser que le dénouement serait ce qu’il devait être.

Tout de suite, Denise reprit ses habitudes. Elle constata, non sans étonnement, que son mari avait respecté tous les meubles, et elle retrouva sa chambre disposée de la même manière que dans l’immeuble précédent.

Paul Domanet tenait donc au passé.

Denise retourna près du malade et s’offrit comme garde aux médecins. Mais une infirmière était déjà requise pour veiller le blessé.

Denise se promit de l’assister une partie de la nuit.

Le docteur Pamadol qui la vit seule un instant, lui demanda :

— Expliquez-moi donc le mystère qui vous est survenu. Tout à coup, j’ai été appelé en Suisse par votre mari… vous n’étiez pas là… J’ai appris que vous séjourniez dans une maison de repos.

Denise, forte maintenant, sourit et répondit :

— Vous demanderez des éclaircissements à votre femme.

— Ma femme ?… vous la connaissez ?…

— L’espace d’un déjeuner… Vous en saurez tous les détails quand vous rentrerez chez vous.

— On n’entend plus parler que par énigmes… on