Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/129

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veux pas venir au Parc, toi qui l’aimes tant ?

— Je veux bien, mon oncle… répliqua-t-elle, gênée.

Ses compagnes ne prêtèrent nulle attention à cette volte-face. L’essentiel était que satisfaction leur fut accordée.

Le temps étant très beau, le marquis de Saint-Armel suggéra que le trajet se fit à pied.

Dans la rue, les jeunes filles essayèrent d’être modérées dans leur enchantement.

Le marquis se divertissait fort. Il admirait leur vivacité et leur esprit sans réticences. Il préférait la distinction d’Armelle, mais la beauté de Cécile, l’élégance de Louise, la grâce de Roberte étaient plaisantes.

Armelle était songeuse. Elle craignait de voir Gontran Solvit.

Elle suivit son oncle et ses amies en tremblant quand la grille du Parc fut franchie.

La pelouse, ses arbres, son étang, le soleil ruisselant sur l’herbe drue dansaient devant ses yeux qui cherchaient l’artiste.

Elle l’aperçut sous un hêtre pourpre.

— Mais… s’écria Cécile, n’est-ce pas M.  Gatolat qui peint là-bas ?

— Parfaitement ! renchérit Louise.

— Que c’est amusant ! s’exclama Roberte.

— Vous nous avez caché que vous favorisiez Émile Gatolat… railla Cécile. Je constate qu’il a pleins pouvoirs pour entrer dans cet éden……

Armelle était au supplice.

M.  de Saint-Armel dit paisiblement :

— Je n’ai pas l’honneur de connaître M.  Émile Gatolat. mais c’est avec plaisir que j’ai offert l’accès de mon