Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/130

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Parc à un peintre déjà célèbre, fils d’un de mes bons amis…

Les plaisanteries des jeunes filles cessèrent, tandis qu’Armelle ouvrait des yeux étonnés. Comme son oncle était gentil d’adopter ainsi le jeune homme.

M. de Saint-Armel alla vivement près de l’artiste et lui parla bas. Ce dernier baissa la tête en signe d’assentiment et s’avança vers le groupe.

M. Gontran Solvit me permet de dévoiler son identité pour vous être présenté…

— Gontran Solvit !… s’écria Cécile… le peintre fameux… prix de Rome ?

— C’est bien lui… confirma M. de Saint-Armel.

La stupéfaction remplaçait l’air nonchalant de Mlle Roudaine.

Louise et Roberte étalent légèrement dépitées de n’être pas mieux au courant des célébrités de Paris.

Cécile reprit en souriant :

— Nous avions rencontré Monsieur au musée, mais nous l’avions sacré Émile Gatolat, autre illustre contemporain.

— Ménagez ma modestie, mademoiselle, supplia Gontran…

Il n’avait plus son visage tourmenté. La joie y transparaissait et le marquis augura que la comédie de la veille avait porté. L’espoir avait fait son œuvre divine. Le découragement, le désespoir s’étalent enfuis du front de l’artiste.

Cependant, il osait à peine regarder Armelle, intimidé soudain par les trois paires d’yeux qui le contemplaient comme un phénomène.

Louise se mordait les lèvres de mécontentement en pensant que son frère s'était trompé à ce point et les faisait passer pour des sottes présomptueuses.