Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— C’est donc Émile Gatolat, et il s’est sauvé, s’exclama Cécile vexée.

Elle avait gardé l’espoir de conquérir l’as du cinéma et il lui semblait qu’elle faisait une chute. Quelle déception !

Roberte, qui avait abandonné tout espoir sur cette conquête, n’était pas aussi dépitée que les autres, mais elle eût aimé se venger quelque peu.

— Il s’est vu découvert, reprit Louise, et il a pensé que son incognito, dévoilé, le générait dorénavant. C’est vraiment dommage que nous n’ayons pas su plus tôt à qui nous avions affaire. Nous avons perdu notre temps.

— Vous auriez dû prévenir votre frère plus rapidement ! reprocha Cécile.

— Si l’on savait tout, on ne serait jamais pris.

— Il faudra que nous revenions, intervint Roberte pour empêcher toute discussion, parce que nous ne sommes pas certaines de ce départ. En attendant. consolons-nous et préparons nos sourires pour Armelle de Saint-Armel. Notre cinéaste est peut-être retenu aujourd’hui par une course urgente.

— Ce serait une coïncidence bien opportune, dit Cécile, toujours déçue.

— Il peut y en avoir ! ajouta Louise philosophiquement.

Les trois amies, un peu songeuses, effectuèrent une petite promenade. L’air était attirant. Mais continuait ses belles journées bleues et dorées.

— Je suis sûre que Gatolat peint en plein air ! dit Cécile.

— C’est possible, mais il est difficile de savoir où.

— Nous n’avons pas vu son chevalet dans la salle du musée et Cécile pourrait avoir raison. Il se repose de sa fresque… mais je suis certaine qu’il ne l’avait pas terminée… puis le baromè-