Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il pensait :

« Cette invitation comble ses vœux ! c’est certain… »

Sur le chemin du retour, le marquis soliloquait :

« C’est une aventure inattendue. Je serai enchanté de voir ma sœur aux prises avec ce a roturier »… Quant à Armelle, je suppose qu’elle va soutenir une lutte avec son cœur, mais je serai là pour faire pencher la balance du bon côté. L’art et la noblesse vont de pair… Il serait grand temps que ma sœur qui retarde en arrive à la page où les choses sont du domaine actuel… J’assisterai à une scène fort divertissante tout à l’heure… Il ne faut jamais perdre une occasion pour chasser l’ennui. Si tout est hasard dans la vie, la Providence le conduit on ne peut mieux ! Cet artiste a tout ce qu’il faut pour plaire. Il viendra regarder mes tableaux, mais, avant de l’admettre tout à fait dans le cercle de famille, je vais me renseigner, ce qui n’est jamais un mal. Je vais même m’y employer avant de parler à ces dames de mon invitation… Le temps est à la pluie et personne ne prendra le chemin du parc… »

Ayant ainsi pensé, le marquis de Saint-Armel, en rentrant chez lui écrivit une lettre assez longue à un sien ami qui habitait Paris.

Il reçut la réponse par retour du courrier.

À mesure qu’il lisait, ses traits exprimaient une surprise, un contentement et une satisfaction inexprimables.

Il se frottait les mains avec une malice évidente. Puis, refermant soigneusement cette lettre dans un tiroir à clef, il consulta le temps, et il murmura :