Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mes enfants, soyez raisonnables, recommanda-t-elle machinalement en s’en allant.

Toutes les trois dissimulèrent des sourires alors qu’Armelle répondait par habitude :

— Oui, ma tante…

Quand la vénérable demoiselle eut disparu, Louise s’écria :

— Mademoiselle votre tante craignait que nous ne touchions aux allumettes ?

— Ou que nous nous penchions par la fenêtre ? ajouta Roberte

— Mais, intervint Cécile en riant, vous avez raison, Louise, de croire que Mlle de Saint-Armel nous défendait de toucher aux allumettes, parce que nous en avons dans nos poches…

Armelle ouvrait de grands yeux.

Roberte riait, tout en sortant de son sac un paquet de cigarettes entamé.

— Vous en prenez une. n’est-ce pas ? dit-elle à Armelle.

— Oh ! s’exclama Armelle en se reculant. que dirait ma tante, si elle s’apercevait que j’ai fumé ?

— Ce n’est nullement un péché ! s’écria Louise.

— Vous êtes en tutelle ? demanda Cécile.

— Nous ne fumerions pas dans la rue, mais entre nous, pourquoi pas ?

— N’avez-vous jamais essayé une cigaretten Armelle ? questionna Louise

— Jamais…

— Prenez-en une tout de même, elles ne sont pas fortes… vous la fumerez Quand il vous plaira.

Armelle en choisit une avec gaîté.

— Nous pouvons tout de même nous permettre cette petite infraction aux régies du protocole ? ironisa Cécile en allumant sa cigarette.