Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/141

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Le doute, la lutte, la résistance étaient rudes, mais elle pouvait encore dire : oui…

— Je suis satisfaite de ta réponse… Tu auras peut-être quelques regrets de ne pas être entourée de famille, mais les pauvres la remplaceront… Puis, à mesure que l’âge viendra, tu te féliciteras d’être seule et libre.

Armelle frissonna. Ne serait-ce pas mieux d’avoir autour de soi des têtes brunes ou blondes, et d’abriter son cœur contre la raison et la force d’un mari ? Sa tante ne s’apercevait pas de sa solitude parce qu’elle vivait entre son frère et sa nièce.

Armelle se répétait qu’elle ne devait pas exercer de volonté, mais se laisser conduire par les événements.

Où serait le vrai chemin ?

Elle sentait qu’elle n’avait pas encore acquis une personnalité agissante. Elle s’était livrée à un promesse inconsidérée. alors qu’elle n’avait pas rencontré celui qui lui plaisait.

Aujourd’hui, il devenait le centre de sa vie et elle ne pouvait l’en arracher Elle le nommait dans sa prière et elle reconnaissait que son cœur se transformait en un foyer brûlant

Ah ! sa tante pouvait parler des jour mûrs, mais pour le moment elle était jeune. Elle savait que quand elle ne pensait pas à « lui » tout était obscur, et sitôt qu’elle révoquait, tout devenait scintillant et les détails fastidieux devenaient agréables.

Saint-Armel ainsi qu’un refrain tu seras indépendante. Ta fortune t’assurera une situation hors pair dans la ville.

Ces paroles berçaient l’esprit d’Armel le mais ne pénétraient pas dans son âme.

— Ah ! les hommes sont des êtres