Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/17

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Il savait le nom des trois premières, mais ignorait tout de la quatrième.

Alors que dans l’âme des autres, il avait pu lire leurs impressions, il n’avait rien pu deviner du caractère de la dernière.

Qui était-elle ?

Pourquoi cette mélancolie répandue sur ses traits après le regard hostile qu’elle lui avait lancé ?

Il lui semblait qu’un mystère s’offrait à lui.

La ville lui parut moins vide. On attrait s’offrait à lui, ainsi que se présentait en son temps d’écolier un problème compliqué.

Cependant, malgré son désir de savoir qui était cette jeune fille, il se résolut à ne rien demander à son hôtelière. Il craignait trop une indiscrétion et il ne voulait pas qu’on le sût intrigué par une des habitantes de ces beaux jardins.

Mais il oubliait presque les clos qui se déroulaient devant sa vue, les uns garnis de haies basses, les autres protégés par des grillages à travers lesquels s’apercevaient les fleurs et les légumes printaniers. Il ne pensait qu’à l’attitude de cette enfant dont il portait le souvenir sur son pouce blessé.

— « A-t-elle accoutumé son chien à mordre les passants ? Est-ce une Circé moderne ? »

Son imagination vagabondait et les trois Grâces s’éloignaient de son esprit pour laisser la place à cette apparition soudaine.

Il n’admirait plus rien. Il passa sous la vieille porte sans en apprécier les sculptures, et les remparts de Vauban ne l’intéressèrent pas.

Il allait en se répétant :

« Qui peut-elle être ? »

Mme Barolle, la patronne de l’hôtel,