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— Qui peut-il être ? murmura-t-elle, en se poudrant.

Louise Darleul n’était pas moins intriguée, mais elle ne faisait aucun commentaire.

Elle attendait ses amies, car elle avait convié également Cécile Roudaine.

Les trois jeunes filles, et peut-être d’autres dans la ville, se creusaient la tête pour savoir qui était ce charmant inconnu qui se montrait depuis quelques semaines dans les rues.

Il paraissait avoir une trentaine d’années. Son physique se caractérisait par un aspect avenant et simple qui n’empêchait nullement une grande distinction.

Il allait de par les artères de la ville, sans se soucier des passants. Et, presque chaque jour, il entrait au musée.

Louise Darleul habitait en face. Sa chambre possédait une fenêtre d’où l’on pouvait voir la porte derrière laquelle se cachait le mystérieux jeune homme.

La première fois qu’elle l’avait aperçu, elle n’avait prêté qu’une attention relative à ce visiteur, pensant qu’il était un nouveau fonctionnaire attaché à cet établissement. Mais certaines remarques l’avaient conduite à changer d’avis. D’abord, la vêture de ce monsieur était d’une élégance riche. Ayant un frère, Louise Darleul était au courant de la question vestimentaire concernant les jeunes gens suivant la mode.

Puis, un après-midi, il était venu, muni d’une toile et de brosses qu’il portait ostensiblement, comme s’il venait de les acquérir dans la rue voisine.

Enfin, s’il arrivait à des heures irré-