la pensée du respect qu’auraient pour leurs enfants les habitants d’alentour.
Dans ce lieu saint, elles oubliaient l’humilité qu’elles auraient dû y avoir. Seul, le triomphe les transportait d’aise, car elles doutaient à peine que le résultat, selon leur souhait, ne fût pas le véritable.
Le candidat suivait sa messe avec ferveur. Peut-être semblait-il le plus détaché des contingences, ainsi que Jeanne, bien entendu, qui planait toujours avec les séraphins.
Il tenait son paroissien ouvert à la bonne page et ses yeux en lisaient le texte. De temps à autre, son regard allait vers le prêtre qui officiait. Il négligeait ceux qui l’entouraient et eût été fort étonné des ambitions maternelles qu’il soulevait.
S’il pensait par intermittences à sa candidature, il estimait maintenant qu’elle était mal préparée et que le temps lui avait manqué pour étudier à fond les caractères, les besoins et les aspirations de ceux qu’il voulait représenter.
Louise élevait avec confiance son âme vers le Seigneur. Elle ne pensait jamais à soi et désirait le bonheur de tous. Si le candidat choisi par Mme de Fèvres devait être le député, elle en serait enchantée puisque chacun semblait y attacher de l’importance. Mais s’il ne l’était pas, le malheur, selon elle, ne pèserait pas beaucoup dans l’univers.
Louise, dans son cœur candide, était donc philosophe à sa manière.
Isabelle riait aux anges. Elle lisait sa messe et regardait l’autel en souriant comme un être qui n’a rien à se reprocher et qui sait que le