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cinéma !… cinéma !…

compte, poussé par une force qu’il ne contrôle pas.

— Ma chère Claudine, j’ai reçu pour affaires la visite d’un M. J. Laroste. Vous le connaissez ?

Une pâleur s’était étendue sur les traits de la jeune fille. L’heure de la justice qu’elle appréhendait était là.

Ses yeux se posèrent sur Henri, et dans un réflexe elle s’entendit répondre :

— Non, je ne le connais pas…

Elle voulait nier, rejeter de sa vie ce passé qui, comme une chape de plomb, pesait sur ses épaules.

Henri s’apercevait du trouble qu’il causait. La voix changée de Claudine le surprit, et, sa jalousie aidant, il crut à une intrigue, oh ! enterrée sans doute, mais qui avait existé.

Pendant quelques instants, il fut très malheureux. Il lui semblait que son bonheur s’enfuyait et un grand vide envahissait son cœur.

Comment se pouvait-il que Claudine lui cachât quelque chose ? Un instinct l’avertissait qu’elle connaissait J. Laroste, et pourquoi ne l’aurait-elle pas avoué si leurs rapports avaient été purs ?

Un tourment insupportable balaya tous les bons sentiments d’Henri.

Pourquoi dissimulait-elle cette époque de sa vie, alors qu’il l’avait suppliée de n’avoir rien de secret pour lui ?

Claudine lisait avec effroi sur le visage du jeune homme. Elle le connaissait bien maintenant et savait que certain froncement de sourcils, une ride verticale, un affaissement des commissures de ses lèvres fermées, annonçaient un combat intérieur. Mais n’ayant qu’une imprudence à se reprocher vis-à-vis de Laroste, elle ne se jugeait pas coupable. Rien que de voir Henri douter d’elle la rendait plus décidée à nier. Le passé ne le regardait pas. Du moment qu’elle venait à lui avec de sincères intentions, que signifiait cette incursion dans des jours révolus qui n’enta-