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Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/60

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cinéma !… cinéma !…

Un espoir la souleva et elle se rendit chez Mlle Philogone d’un pas alerte. Celle-ci ne refuserait pas de la recevoir.

Elle habitait un quartier lointain, avenue d’Orléans, au sixième étage, elle aussi. Elle se hâta, car elle avait froid et même faim, malgré ses déceptions.

Elle arriva toute haletante, non pas d’avoir monté tant d’étages, mais surtout d’émotion.

— Mon Dieu ! voici la petite Claudine ! et à cette heure tardive ! Rien de fâcheux n’est arrivé dans la famille ?

— Non, non… C’est moi qui viens de mon propre élan. Pourriez-vous me coucher dans votre logis ?

Claudine posait la question tout de suite, pour savoir si elle pourrait avoir l’esprit libéré.

— Naturellement, que tu pourras dormir ici ! Tes parents sont en voyage ?

— N…on…

Philogone remarqua l’air embarrassé de la jeune fille et reprit très vite :

— Tu me raconteras ton affaire un peu plus tard, si cela te chante ! J’allais dîner, oh ! bien simplement : une soupe, puis une tasse de chocolat. À ton service, mon enfant.

Quel soulagement ! Elle était reçue par un cœur large et sincère, sans crainte d’être rudoyée. Elle s’assit devant une assiette de soupe chaude, dont le parfum la réconforta. Philogone, avec son bon sourire, prit place en face d’elle et un silence régna.

Puis ce fut le tour du chocolat, agrémenté de tartines de beurre.

Claudine se sentait revivre, bien qu’un remords la tenaillât par instants. Maintenant qu’elle était au calme, toute excitation tombée, sa conduite lui parut ridicule. Cependant, elle ne renonçait pas à ses rêves, mais elle se demandait comment elle arriverait à les réaliser.

Philogone débarrassait le couvert en disant :