Page:Fiel - L'élève Bompel, 1947.pdf/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
l’élève bompel

L’après-midi, chacun attendit la cérémonie annoncée.

Le jeune Ladoume Amédée avait 13 ans, et il voulait être marin. Aussi son bateau portait-il l’empreinte de cette vocation. Il l’avait confectionné avec amour et n’avait pas permis à ses frères d’y travailler. Sa maman, il l’en avait priée, avait tracé un signe de croix dessus, et Amédée se disait qu’ainsi l’esquif serait invincible.

Amédée se promettait une vraie joie de le lancer à la « mer ». Ses frères partageaient son enthousiasme et son émotion et l’appelaient amiral.

Il y avait d’autres bateaux encore, mais des bateaux achetés. Ils étaient plus ou moins neufs, mais on ressortait tout ce qui avait l’allure maritime pour renforcer le nombre.

À 14 heures, les enfants au complet, y compris les trois petites filles, assistaient au déploiement de la flottille. Une brise aimable poussait les navires de toutes formes et, dans un silence émouvant, Amédée posa sur l’eau la « Marie-Douce ».

Quelle jolie allure ! Ses voiles blanches brillaient sous le soleil. Sa coque bleu pâle ressortait sur l’eau verte. Elle flottait majestueusement et s’éloignait doucement des bords, alors que les enfants battaient des mains en trépignant de joie.

Ils ne ménageaient pas leurs félicitations à Amédée.

— Tu es un constructeur fameux !

— Regarde comme il se dresse fièrement !

— Il conserve un équilibre épatant !

Nil ne disait rien, il admirait sincèrement. Quand il eut bien regardé, il alla vers Amédée, lui serra la main en le félicitant :