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l’élève bompel

Il l’aperçut alors dans le fond du bassin, et sa douleur éclata, pathétique !

— Mon beau bateau !

Les parents avaient d’abord eu un sourire ironique devant la disparition du joujou, mais voyant le désespoir d’Amédée, une compassion les envahit.

— Sans doute, ton navire avait-il trop de lest… lui dit son père.

— Non… non… je l’aurais vu tout de suite… Il flottait très bien ! se défendit Amédée entre ses sanglots.

— On va le repêcher… console-toi, murmura Mme Ladoume, émue par ce chagrin violent.

Le fond était un peu bas pour saisir l’esquif.

Legrise s’écria alors :

— Avec une perche, on pourra le renflouer…

Sans attendre de réponse, il courut à un fourré voisin et reparut avec un long pieu. Il se trahit lui-même parce que ce bâton était déjà mouillé à son extrémité.

Cependant personne n’y prêta attention, sauf Nil.

Le zèle de Legrise fut inutile. Albert Tradal l’avait devancé. C’était un jeune homme dont la taille atteignait 1 m. 82 et ses bras étaient en conséquence. Il avait rapidement enlevé sa veste, retroussé sa manche de chemise et il avait pu saisir le mât du navire.

Les voiles blanches apparurent un peu verdies, mais chacun poussa un soupir de soulagement, quand Amédée s’empara de son bien.

— Je vais vider toute l’eau qu’il a embarquée, et vous verrez qu’il flottera bien ! s’écria-t-il.