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l’élève bompel

— Alors, il a couru vers toi avec cette perche et il t’a fait cette éraflure ?

— Non… répéta Nil.

— Mon fils, je tiens à savoir la vérité…

— Cela me fait mal de décrire cette scène ! cria Nil dans un sanglot.

— Mon petit, maintenant, j’exige que tu ne me caches rien…

Il y eut un moment de silence, puis Nil, vaincu par les instances de son père, raconta l’affreux exploit de Legrise.

M. Bompel en fut terrifié. Quand Nil eut fini de relater l’acte brutal subi par le chat, il ajouta :

— Papa… viens dans ma chambre, où tu verras le malheureux minet. J’espère qu’il n’aura rien de brisé.

M. Bompel, comme son fils, aimait les animaux, et il frissonnait d’horreur devant cette barbarie.

— Comment a-t-il pu ? murmurait-il.

Quand ils entrèrent doucement dans la chambre de Nil, le chat, au milieu du lit, eut d’abord un sursaut, mais reconnaissant son sauveur il ne bougea pas de place.

M. Bompel s’approcha pour le caresser et un sonore ronron se fit entendre. Ronron de reconnaissance…

— Non, il ne paraît pas être gêné par le mauvais traitement. Cependant, tant que je ne l’aurai pas vu marcher, je ne puis rien dire.

— Je pourrai le garder cette nuit ?

— Je n’aime pas beaucoup que l’on garde un animal dans sa chambre, mais une fois n’est pas coutume. Tu lui mettras un coussin sur ce fauteuil. Mais il faudra peut-être que je prévienne les Ladoume ?