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marthe fiel

— Ah ! oui, les remords vous accablent et vous les masquez sous une insolence… D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que je vous juge ainsi…

Mme Legrise sortit, accompagnée par Mme Bompel, plus morte que vive de cette accusation, et du détachement qu’affectait Nil. Que s’était-il donc passé au juste ?

Nil essaya de travailler encore. Il y réussit mal. Il se disait qu’une masse de complications allaient survenir et qu’il subirait une foule de questions.

Il prenait la résolution de ne plus voir Legrise seul malgré tout ce que ce dernier pourrait en dire. Ce camarade lui causait de l’aversion. Ses menson­ges et sa duplicité l’écœuraient et l’aveuglement de ses parents lui faisait peine.

Les messieurs étaient allés faire une course en auto vers des ruines voisines. M. Tradal les accompagnait. Quand il revint, il trouva son élève dans des dispositions mélancoliques, mais ce dernier ne lui en révéla pas la cause.

— Vous avez passé un bon après-midi ?

— À peu près…

— Vous n’avez pas eu trop de mal à dompter Legrise ?

Nil rit légèrement sans répondre. Il rangea le cahier qui était devant lui et dit :

— L’heure du dîner va sonner et je vais aller donner un peu de pâture à mon cobaye…

— Je vais avec vous…

Ils se dirigèrent vers le gîte du petit animal.

Il n’y était pas. Nil pâlit. Tout de suite il soupçonna Louis Legrise.