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l’élève bompel

— Je suis bien content que Robert sache qu’il a été méchant… et je ne le veux pas à côté de moi au Ciel… Ah ! voici papa !…

Naturellement, Nil raconta cet épisode à son père, puis il termina son récit en ajoutant :

— Le Bon Dieu n’aurait pas dû fabriquer des méchants… on serait bien plus tranquilles…

— C’est pourquoi il faut prier pour que chacun devienne gentil, répondit son papa.

— Tu verras alors comme je ferai des prières, à la messe, dimanche… le Bon Dieu en sera tout… comment as-tu dit hier soir, en parlant du frotteur ?

— Tout sidéré ?

— C’est ça !

— On ne parle pas ainsi du Bon Dieu, observa Mme Bompel. Avant tout, il faut le respecter et user de mots plus conformes à sa dignité.

Nil ne répondit rien et se contenta de regarder sa mère fixement, comme s’il voulait se rendre compte de l’importance de ses paroles.

Son esprit emmagasinait beaucoup de choses, et quand il désobéissait, il analysait son péché.

Il dit un jour à sa mère :

— Tu m’avais défendu d’ouvrir le placard aux confitures, mais je l’ai ouvert…

— Que c’est mal !

— Non, maman… parce que je n’ai rien pris… Je voulais voir les couleurs simplement, et savoir ce qui pourrait me servir pour une peinture que je fais… Je crois que ce sera le cassis… Mon ange gardien ne m’a pas averti, et il a fallu que je crève un peu le papier,