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l’élève bompel

— Oh ! oh ! si je devine bien, vous apportez le désor­dre…

— Je n’y comprends rien, parce que maman assure que j’ai de l’ordre. Les élèves doivent s’ennuyer beau­coup en classe pour s’amuser de tout. Ce n’est vrai­ment pas de ma faute…

— Pauvre Nil !

— Je ne suis pas malheureux… j’aime bien venir causer avec vous, et je vais rouler des bandes pour les maladroits qui tomberont.

Et Nil, sans souci de la classe, assis à côté de l’infir­mière, commença son travail.

Elle se disait bien que l’élève Bompel serait mieux avec son professeur, mais elle n’avait pas à intervenir et, comme elle aimait la compagnie du jeune garçon, elle le garda.

À la vérité, il ne perdait pas tout à fait son temps, car elle lui enseignait quelques rudiments. Elle appré­ciait son intelligence et ce qu’il disait était toujours raisonné.

Cependant, Nil gagnait en audace, à moins que cette tranquille façon de faire ne fût qu’un sentiment exces­sif de franchise d’opinion.

Un matin, après une leçon d’écriture, Nil demanda poliment à parler au directeur.

Son professeur, qui s’attendait toujours à quelque originalité de la part de son élève, trouva celle-ci un peu osée. Il se demandait ce qu’un si petit bonhomme de 7 ans pouvait avoir à dire. C’est qu’on ne devait pas déranger le directeur inutilement.

— Vous avez une plainte à formuler ?

— Oui, monsieur.