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l’élève bompel

IV


Dans les conditions où Nil se trouvait en classe, les vacances étaient fort appréciées par lui. Cette année-là, ses parents ne parlèrent ni de mer, ni de montagne, mais d’une maison à la campagne dans les environs de Lyon. Nil se livra à l’étude des champs.

Tout l’intéressait. Il causait avec les paysans et leur suggérait des améliorations qui les amusaient, mais qu’ils ne trouvaient jamais sottes.

Le jeune garçon fut particulièrement attiré par un moulin dont la roue tournait sans arrêt. Elle répandait un bruit mélancolique et mélodieux qui faisait dire : la roue chante… les sons donnaient de la vie, un apaisement aux choses, et Nil l’écoutait en méditant.

Il voyait les gens des environs qui apportaient leurs sacs de blé pour le faire moudre, et en voyant tout ce dérangement et cette perte de temps, Nil eut une idée :

— Maman, je t’annonce que je vais être meunier…

— Meunier ! et tes études ?

— Je n’ai pas besoin de savoir beaucoup de choses pour moudre de la farine… J’ai souvent moulu le café pour Eudoxie et j’ai réussi… C’est une affaire de réglage…

— Je suis sûre que ton père te trouvera un peu jeunet !

— Je me demande pourquoi ! On n’a pas besoin d’être vieux pour entreprendre une chose.

— Mais tu n’as pas de moulin !