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l’élève bompel

Ce soir-là, Nil ne s’attarda pas à la contemplation du pays. Il ne pensait qu’à sa chambre et à l’installa­tion de ses livres d’étude.

La famille Bompel prit possession d’un pavillon voisin de la grande maison où habitaient les dix Ladoume avec leurs père et mère. Ils étaient venus tous au débarquement de leurs amis encore inconnus.

Ils s’emparèrent des colis avec des cris de bien­venue, et Mme Bompel se crut un moment dans une tribu de sauvages et augura mal de la tranquillité future. Cependant sa joie était vive de revoir son amie et de faire connaissance avec ses nombreux enfants.

Le voyage, depuis Lyon, avait duré trois heures, et la faim tiraillait les estomacs. Dans cette prévision, Mme Ladoume avait eu la gentillesse de servir un repas substantiel dans le nouveau gîte des Bompel. Et ce fut une douceur de s’installer devant une table bien pourvue, dans une pièce décorée de fleurs.

Mme Ladoume, ayant toutes les délicatesses, laissa seuls les arrivants un peu fourbus, et emmena son petit monde, qui obéit non sans adieux bruyants.

Mme Bompel se demanda intérieurement comment Nil arrangerait ses heures de travail avec un pareil voisinage. Pourtant, elle le savait ferme, mais ne serait-ce pas tentant, de jouer, de se promener, avec cette bande joyeuse, dont l’aîné avait 17 ans et le plus jeune, un an et demi.

Jean paraissait enchanté. Ses 15 ans se promet­taient de bonnes parties. Il aimait la campagne, lui aussi, mais plutôt pour la liberté qu’il y trouvait que pour les travaux que l’on y exerçait. Il pensait sur­tout aux nombreux compagnons qu’il aurait, car sur les dix enfants, il y avait sept garçons qui étaient les aînés. Cela lui promettait bien des jeux intéressants.