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marthe fiel

La partie fut mouvementée, parce que seuls les garçons y prirent part, les petites filles étant trop jeunes pour accompagner leurs frères dans leurs courses folles. Elles se contentèrent de les guetter et de pousser des glapissements de sauvages quand elles les voyaient. La plus jeune n’était pas la moins exci­tée et ses hurlements eussent attiré l’attention de sa maman, si celle-ci n’avait été habituée aux manifesta­tions de sa progéniture.

Il arriva une mésaventure à Nil : Un des Ladoume lui montra un placard où il pouvait se cacher, et le dissimulant sous des vêtements, il s’en alla, laissant la porte entrouverte. Nil s’installa sur une valise et attendit qu’on le découvrît.

Son esprit erra sur des problèmes, des programmes de travail, quand la main du chercheur ouvrit la porte. Le jeune garçon murmura : « Personne ici. » Nil ne bougea pas. La porte fut refermée avec fracas. Le terrible était qu’elle était munie d’une serrure ne s’ouvrant pas de l’intérieur. Nil ne s’en aperçut pas tout d’abord et continua paisiblement à réfléchir. Soudain le temps lui parut long et la maison bien silencieuse. Il patienta, mais bientôt sentit que l’air lui manquait. Il songea : Drôle d’amusement ! Ne serais-je pas mieux dans le jardin, plutôt que d’être privé d’oxygène ici ? Il essaya de distraire sa pensée de l’éventualité de l’étouffement. Il se répétait : « C’est la dernière fois que je joue à la cachette, si on peut appeler jouer, ce sinistre divertissement qui peut coûter la vie. »

Se sentant vraiment sur le bord de l’asphyxie, il tapa contre la porte pour appeler, mais on ne l’en­tendit pas. Après quelques secondes de réflexion, il