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l’élève bompel

Le professeur comprit qu’avec cet élève, le temps ne se passerait pas à bavarder, et il commença tout de suite la leçon.

Ainsi tous les jours, sauf le jeudi, et, bien entendu, le dimanche, le travail se poursuivit.

Albert Tradal était enchanté de son élève, et s’il ne le lui disait pas souvent, il en parlait à M. Bompel.

Quand ce dernier lui demandait si son fils faisait des progrès, et s’il pourrait réaliser son désir, le précepteur le lui affirmait avec élan.

Un jeudi, Nil eut le plaisir de voir arriver Paul de Parul en auto avec son père.

— Nous passions non loin de Saint-Donat, et mon père m’a demandé si je voulais te dire bonjour. J’ai bondi sur l’occasion. Il paraît que tu travailles pour sauter une classe. Qu’est-ce qui t’a pris ?

— Pour te dire la vérité, j’en avais assez de voir les copains rire, chaque fois que j’ouvrais la bouche. J’avais beau être grave, ils riaient quand même…

— Eh ! bien, la classe va manquer de gaîté !… J’ai presque envie de t’imiter.

— Oh ! non… s’écria Nil atterré… Tu donnerais le branle chez mes nouveaux condisciples, et je serais encore le pitre. Or, je veux travailler sérieusement.

— Ne t’alarme pas, mon vieux, je crois que je préfère passer des vacances de paresse, à part les devoirs obligés.

Nil se rassura. Cela n’aurait pas été la peine de fournir l’effort auquel il s’astreignait, pour retrouver un camarade qui le signalerait aux autres.

Cependant, il crut avoir été impoli, et il essaya de racheter son manque d’amabilité.