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Il était dix heures du matin, quand le frère et la sœur, se tenant par la main, commencèrent la tournée des fournisseurs.

Dans l’escalier, Suzette s’était aperçue qu’elle avait oublié son chapeau. Elle croyait l’avoir à la main, mais c’était le parapluie de sa poupée. Vite, elle reprit l’ascenseur, pendant que Justine se lamentait sur la perte de temps et que Bob s’évertuait à lui dire :

— On n’est jamais tranquille avec les femmes…

Sans doute, Bob avait-il retenu cette belle phrase qu’il appliquait à sa sœur.

Justine qui le gâtait beaucoup n’était pas une femme à ses yeux, pas plus que sa petite maman, qui n’avait pas de défauts. Elles étaient simplement maman et Justine.

Suzette revint au bout de quelques minutes. Son chapeau était à l’envers, mais Justine le lui fit observer et l’ordre fut rétabli.

On commença par l’épicier. Bob contemplait avec tant d’attention un bocal de bonbons que l’épicière eut pitié de lui et qu’elle donna aimablement un bonbon à chacun des enfants.

Suzette remarqua :

— C’est bien dommage que Bob ait eu le bonbon vert parce qu’il ne les aime pas… et moi je les aime beaucoup…

L’épicière, qui tenait à la pratique de Justine rit de bon cœur et octroya un bonbon vert à Suzette et un rouge à Bob.