Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les commis affairés ne prêtaient nulle attention à cette petite fille qui portait des carottes. Cela ne les regardait aucunement. Bob suivait ce manège d’un œil perplexe, mais du moment que Suzette entreprenait une chose, il n’y avait pas à s’en mêler. C’était une affaire entre Suzette et Justine.

— On s’en va… annonça la cuisinière… Venez, les enfants… Tiens, mon panier n’est pas si lourd que je l’aurais cru. Ces légumes printaniers sont légers comme des plumes…

Elle partit avec un sourire et Suzette en arborait un aussi, mais un peu inquiet.

En passant devant un bazar, Justine se rappela qu’elle avait besoin de cirage et elle entra pour s’approvisionner.

Suzette et Bob étaient enchantés. Un bazar est un endroit charmant. Il y a une masse de choses à regarder. Pendant que la cuisinière choisissait un produit à sa convenance, Suzette et Bob contemplaient les trésors qui s’accumulaient sur les comptoirs. Ils furent tirés de leur extase par les cris de Justine :

— Mes carottes !… Où sont mes carottes ?

Bob jeta un coup d’œil vers sa sœur qui ne broncha pas.

— C’est tout de même un peu fort, cria plus véhémente Justine, qu’ayant payé mes carottes, je ne les aie plus dans mon panier. Il va falloir que je retourne chez le fruitier.

Suzette prit la parole :