Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/167

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autant qu’invisible, Justine commença par s’apeurer et entreprit le tour des pièces.

Pas de Suzette…

La cuisinière retourna au petit galop dans sa cuisine en disant à Sidonie :

— La peur me court sous la peau et cela me fait de la chair de poule… Je ne vois pas mam’zelle… Pourvu qu’elle ne « soye » pas repartie tout seule, maintenant qu’elle en a pris l’habitude !…

— Oh ! la la !… Peut-être qu’elle est allée chez Mme Glace !… Cette femme-là avait des yeux de magnétiseur… Elle a commandé à la petite de venir chez elle…

— Vous m’effrayez !

Les deux domestiques recommencèrent leurs recherches dans un silence relatif, tandis que la voix de Monsieur Lassonat s’élevait pour demander :

— Ah ! ça !… on ne dînera donc pas ce soir à cause de cette insupportable Suzette ?

Justine retourna dans la chambre de la fillette et avisa le papier blanc. Elle le lut, terrifiée.

Elle accourut dans la salle à manger où ses maîtres attendaient et elle s’écria :

— Madame, monsieur… mam’zelle Suzette est perdue !…

— Ah ! cria Madame Lassonat comme une lionne à qui l’on arrache son petit lionceau.