Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

choisi ma dorade, il ne faudra pas me faire attendre… Tâchez que je ne sois pas obligée de vous appeler deux fois…

— Oui, Justine, répondit gentiment Suzette qui éprouvait le besoin de rentrer dans les bonnes grâces de la domestique. Elle pensait que la rentrée à la maison serait assez orageuse, car Justine, certainement, ne garderait pas secret, l’incident des carottes.

— Comme il y a toujours beaucoup de monde à la poissonnerie, tenez votre petit frère par la main, afin que je n’aie pas à courir après l’un et après l’autre quand j’aurai terminé mes achats…

— Non, Justine…

On entra dans la boutique. Il y régnait une délicieuse odeur de crevettes et Bob dit :

— On se croirait au bord de la mer…

Suzette se planta devant le vivier où sautaient des carpes, et Bob, abandonnant sa sœur, s’arrêta, très intéressé, devant une langouste qui cherchait à fuir.

Justine était allée faire la queue, et, devant elle, vingt personnes au moins, devaient être servies.

Suzette remarqua ces faits en personne avertie et se dit : « On a le temps, il y en aura bien pour un bon quart d’heure… Pendant que Bob regardera les homards, j’irai voir autre chose. »

Il y avait, dans le fond de la boutique, un beau bassin avec des poissons rouges et dorés.