Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/30

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— Non, répondit Suzette.

Les deux servantes étaient accourues.

Mme  Lassonat éclata en sanglots.

— Mon petit enfant si tranquille, si doux…

— Oh !… s’écria Suzette.

— Qu’y a-t-il ?… questionna madame Lassonat, croyant à une nouvelle qui pourrait conduire sur la piste de son fils.

— Je dis « oh », expliqua Suzette, parce que tu prétends que Bob est doux… Hier, tu as failli le gifler parce que tu le trouvais coléreux…

— Veux-tu te taire !… cria Mme  Lassonat, suffoquée… Ce pauvre enfant est peut-être horriblement malheureux en ce moment, il m’appelle, il a faim…

— Il pourra s’acheter des gâteaux, il a cinq francs dans sa poche, posa Suzette.

— Mais tu ne comprends donc rien, clama madame Lassonat… Bob est perdu, il est triste, il est dans la rue, tout seul, comme un petit abandonné !… Tu as l’air de penser qu’il fait une promenade pour son plaisir… Ah ! je ne peux plus t’entendre…

Suzette ne répliqua pas, mais sa conviction était ferme : Bob n’était pas en danger… Elle le savait avisé. Elle se souvenait qu’un jour, au bord de la mer, il avait suivi des camelots. On l’avait cherché pendant deux heures et quand il était rentré, il avait dit :