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Elle se demanda par où elle passerait. Par le grand escalier ou l’escalier de service ? Il vaudrait mieux ne rencontrer personne. Ce serait encore des complications inutiles.

Suzette s’ingénia pour attirer les deux domestiques hors de la cuisine qui donnait sur une antichambre exiguë où s’ouvrait la porte de service.

Son plan se réalisa. Justine alla dans sa chambre pour chercher ses pantoufles, et Sidonie, en attendant Madame, s’installa dans la lingerie pour faire un point à un tablier de Suzette.

La petite fille ne perdit pas de temps. Le chapeau et le manteau furent promptement sur elle. Doucement, elle gagna la porte et descendit, toute tendue vers son but.

Il arriva qu’au bout d’une demi-heure, Justine, revenue dans sa cuisine, et Sidonie, cousant dans sa lingerie, trouvèrent étrange le silence de Suzette.

La femme de chambre appela la fillette, qui ne répondit point, naturellement. Affolée, elle alla dans la cuisine où elle ne la vit pas.

— Justine, où est mam’zelle Suzette ?

— Avec vous, pardine ! je la croyais avec vous…

— Pas du tout…e pensais qu’elle était à la cuisine, près de vous…

— Mais non…