Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/42

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paritions de cette manière me paraissent tout à fait diaboliques… J’ai bien peur qu’il n’y ait des hommes cachés dans la muraille…

— Vous êtes folle, ma fille !… Faites vite un signe de croix pour chasser vos diableries… Vous avez perdu votre bon sens… votre estomac est creux et la tête vous tourne…

Mais la pauvre Sidonie était malheureuse comme une pierre qui voit arriver sur elle un gros camion. Elle regardait de tous côtés d’un air effrayé et tressaillait quand une étincelle craquait dans le fourneau.

— Je voudrais bien ne plus être dans cette place, murmura-t-elle.

— Ça, je vous comprends… ça manque de gaîté. Pourtant, ce sont des maîtres pas méchants, qui aiment la bonne cuisine… Mais il faut qu’on leur vole leurs enfants…

— Vous voyez !… vous y venez !… vous croyez bien qu’on les a volés, n’est-ce pas ?

— J’ai dit ce mot-là… parce que je n’en avais pas d’autre sous la langue… mais, à mon avis, tout se terminera pour le mieux… J’ai tiré les cartes tout à l’heure et il n’y avait rien de mauvais dedans…

— Que le Bon Dieu nous aide !…

Suzette descendit sans rencontre l’escalier de service.

Elle ne sut pas si la concierge la vit ou non, parce qu’elle passa, tête baissée, devant la loge