Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/51

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— Heureusement que j’ai déjeuné…

Tout en parlant, Suzette conduisait doucement les deux servantes vers la cuisine. Elle pensait au petit garçon qui se morfondait sur le palier et les quelques secondes qui venaient de s’écouler, lui paraissaient bien longues.

Enfin Justine et Sidonie se réinstallèrent à leurs besognes et la cuisinière dit :

— Surtout, ne vous promenez plus…c’est assez d’une fois… Nous avons été presque malades de saisissement de ne plus vous entendre…

— Pour sûr, renchérit Sidonie, j’en perdais l’esprit… ne vous sauvez plus… Il faut au moins être là quand monsieur et madame rentreront avec votre petit frère…

Devant cette assurance, Suzette faillit perdre contenance… Deux petits frères, ce serait peut-être trop dans la maison. Bah ! elle en serait quitte pour « remettre » Jeannot à la place où elle l’avait trouvé.

Précautionneusement, à pas feutrés, elle alla ouvrir la porte d’entrée, agrippa le pauvre petit qui commençait à s’ennuyer et l’entraîna sans une parole dans sa chambre, où elle tira le verrou. Dans la pièce, il y avait des joujoux qui enchantèrent le bambin.

À dessein, Suzette chantait pour couvrir les exclamations extasiées, les paroles de joie que jetait Bob deuxième.