Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/92

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Elle marchait posément, tout en regardant un peu les magasins qui l’intéressaient toujours extrêmement. Elle contemplait un charmant petit sac, quand elle s’entendit interpeller :

— Je ne me trompe pas… c’est bien Suzette… Suzette Lassonat !…

La fillette se retourna et se vit en face d’une amie de sa mère.

— Quelle tuile ! pensa Suzette.

Mais elle ne laissa pas voir son ennui, parce qu’elle était une fillette bien élevée. Elle répondit :

— Mais oui, c’est bien moi…

— Et toute seule ?… sans maman, sans Sidonie ? voilà qui est bien extraordinaire !

— À qui le dites-vous ! la maison est tout à fait sens dessus dessous…

— Qu’y a-t-il donc d’arrivé ?

— Bob est perdu…

— Quoi, dit la dame terrifiée… Bob est perdu !… j’ignorais qu’il fût malade…

— Oh… il n’est pas perdu à mourir… il est perdu parce qu’on ne le retrouve plus…

— Ah ! vous m’avez donné une émotion affreuse !… c’est tout de même moins grave de ne le savoir qu’égaré… Mais comment a-t-il fait ?

— Sait-on ce qui se passe dans la tête des garçons ? Celui-ci était à la poissonnerie de-