Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Or, Suzette ne tenait pas du tout à garder le silence, parce qu’elle voulait réussir à retrouver Bob par ses propres moyens.

Elle courut même un peu pour distancer la dame obligeante. Ce n’était pas qu’elle fût enchantée de procéder de cette façon, mais elle jugeait que c’était la seule manière de se tirer d’affaire. Elle se disait : cette fois, j’ai fait exprès de perdre quelqu’un.

Elle arrivait près de la poissonnerie quand elle crut reconnaître un ami de son papa qui venait parfois dîner. Elle recula avec le désir de faire volte-face, mais un examen attentif lui fit constater qu’elle se trompait.

Elle continua son chemin, et, arrivée devant la poissonnerie, elle s’y engouffra.

À cette heure de l’après-midi, la boutique était vide. C’était le moment où les commis remettaient de l’ordre en attendant la clientèle du soir. Elle regarda autour d’elle sans se troubler.

Elle se souvenait avec netteté de la séance du matin. Justine était entrée par cette porte avec son panier. Suzette la suivait, tenant Bob par la main.

Puis, le petit frère s’était arrêté devant la langouste qui était encore là, elle, avec sa pince droite un peu tordue.

Oui, mais après ?… Après… Suzette ne s’était plus occupée de Bob… Évidemment, cela avait