Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/103

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Pendant que les deux femmes s’entretenaient ainsi, M. Lavique fumait un cigare dans le parc.

Il y rencontra Bertranne qui venait voir son amie.

— Quelle bonne surprise ! s’exclama-t-elle. Christiane doit être enchantée…

— Et moi, je suis surtout content de causer avec vous seule… Nous allons dire du mal de cette étourdie. Je vous sais une femme équilibrée et je suis sûr que vous pensez comme moi…

— Ce qui revient à dire que vous êtes un homme sensé.

— Je m’en vante ! Vous savez combien nous aimons cette enfant. Nous voudrions la voir mariée, bien installée dans son foyer, et nous la sentons aux prises avec une idée fixe qui la conduit à des erreurs… Ainsi, croiriez-vous qu’elle n’est même pas peinée de se voir laide ? C’est inadmissible pour une femme et cela renverse toutes mes théories.

— Vous serez encore plus surpris quand vous saurez qu’elle s’est brûlée exprès…

— Non ?

— C’est la vérité…

— Et c’est la philanthropie qui la pousse à de telles extrémités ? C’est criminel… et les pauvres me font horreur !

— Calmez-vous, cher Monsieur… Ces pauvres ne sont pour Christiane qu’un moyen derrière lequel elle s’abrite… Seulement, avec sa nature tendre.