Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/141

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— Tu vois, mon amie, répliqua M.  Lavique, où peut en venir un homme bien élevé, dont les principes sont de respecter et de protéger la femme. Il a suffi que son amour fût contrarié, que la colère lui vînt, pour qu’en une seconde, ce représentant, d’une éducation raffinée devint uni furieux.

— C’est vrai… approuva Robert. M.  Lavique continua sans prêter, attention à cette interruption :

— Ma chère amie, je suis cependant du parti de Robert. Les femmes sont inconséquentes. Cette Christiane si pondérée envoie promener ce malheureux au moment où il croit la tenir. Ce supplice est celui d’un Tantale et notre ami ne le méritait pas. Mais, continua M.  Lavique sans transition, la faim et la soif du roi de Lydie me font penser que vous, n’avez sans doute pas déjeuné… Asseyez-vous donc, et nous poursuivrons notre conversation en nous restaurant.

— C’est vrai, je n’y songeais même pas ! s’exclama Mme  Lavique en sonnant pour que l’on ajoutât un couvert.

Robert ne se sentait nul appétit, mais il ne voulait pas interrompre, plus longuement le repas de ses amis et il accepta leur invitation.

Le calme lui revenait cependant et, si sa gorge serrée refusait passage, aux aliments, son esprit devenait plus clair et analysait la situation.