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de ses principes ? Épouser une jeune fille qu’il n’aimait pas.

Il s’avoua que la curiosité l’avait conduit. Il voulait savoir qui était au juste cette Christiane ; il désirait aussi la punir, se venger d’elle.

Il avait obéi à un sentiment de colère, de révolte.

Enfin, vers midi, il réintégra son domicile. Il retrouva Bertranne, agitée par cette absence qu’elle n’avait pas prévue si longue. Sa mère était près d’elle.

— Il ne vous est rien arrivé de fâcheux, Robert ? Nulle chute, nul accident ?

— Mais, pas du tout, mon amie.

— J’étais fort inquiète et cependant je ne suis pas la femme à idées folles.

— Oh ! non… vous êtes la sagesse même, répondit Robert sans donner d’importance à sa phrase.

— Vous aimeriez un grain de folie ? questionna la jeune femme avec coquetterie.

— Vous me plaisez telle que vous êtes…, riposta le jeune homme vivement.

Il n’accompagna pas ces paroles d’un regard tendre. Elles semblaient être sorties de sa bouche sans qu’il y pensât

Mme Fodeur l’examinait.

— Vous n’avez rencontré personne ? demanda Bertranne légèrement.

— Non…, dit laconiquement Robert.

Son visage s’était rembruni. Ses yeux errèrent par la fenêtre ouverte.