Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/45

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Christiane et la trouvaient semblable à son père, qui avait toutes leurs préférences, Ils l'avaient beaucoup plaint d’être uni à une femme qui ne partageait pas ses goûts, mais ils plaignaient davantage sa fille.

Mme  Lavique remarquait cependant, depuis quelque temps, plus de sérénité dans l’attitude de sa jeune amie et se demandait ce, qui avait pu lui survenir.

L’idée d’un mariage lui était venue, mais les jours coulant sans confidences, elle pensa s’être trompée.

Si elle n’avait écouté que son penchant ; elle eût essayé, depuis longtemps, de la marier, mais c’était un serment entre elle et son mari de ne jamais intervenir dans un tel événement. S’étant épousés par inclination, sans le secours d’intermédiaires, ils estimaient que leur manière était la bonne. Ils craignaient que dans un rapprochement concerté les candidats ne fussent victimes d’une pression inconsciente. Cela pouvait être exact.

Or, il arriva que dans cette maison où l’on ne voulait unir personne, Christiane rencontra, un jeune homme qui la surprit.

Était-ce le milieu plein d’affabilité correcte ou le tableau séduisant de Philémon et Baucis qui poussait à l’amour, ou était-ce tout simplement « l’heure », comme le disait Bertranne, mais un monde nouveau s’offrit à la jeune fille, et se posa brusquement au premier plan.