Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/61

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renoncements lui deviendraient faciles après celui-là.

Le visage de M. Bartale passait devant ses yeux. Elle le voyait suppliant et dur tour à tour. Elle essayait d’éloigner cette obsession, mais sans cesse, elle revenait.

Elle éprouvait aussi une terreur que le jeune homme ne la crût sans cœur ou sans équilibre. S’il allait se jouer d’elle et la faire souffrir, la jugeant superficielle ?

Un frisson la parcourut. Elle aurait voulu rester cachée, ne plus entendre parler de rien.

Pendant que son esprit enfiévré passait par toutes les phases de la désespérance, M. Lavique, en face de sa femme, continuait d’exhaler sa colère.

— Enfin, peux-tu comprendre pourquoi cette petite a une idée aussi sotte dans la tête ?

— Je cherche…

— Aimerait-elle quelqu’un qu’elle ne pourrait épouser ?

— Cela m’étonnerait…

— Aurait-elle jeté son dévolu sur un de ces écervelés qui fréquentent chez sa mère ?… Les filles sérieuses peuvent avoir de ces faiblesses…

— Sais-tu ce que je soupçonnerais plutôt ?

— Non…

— C’est que Christiane est excédée des mondanités stupides comme celles où vit sa mère… En deux mots, elle a honte de cet oiseau brillant qu’est notre jolie veuve…

— Oh ! la pauvre enfant…