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Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/177

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Elle était tout émue et pouvait à peine répondre, et Léo, lui aussi, semblait crispé par l’émotion.

Le dîner fut en l’honneur des fiancés, et Berthe conquit tout le monde.

Après le repas, on lui demanda de chanter, et elle ne se fit pas prier. Tout simplement, elle alla vers le piano, devant lequel Mme Darèle était assise pour l’accompagner.

Sa voix me transporta dans une planète où Jean Gouve n’existait pas.

On l’écouta religieusement, car elle possédait une voix qui s’imposait par sa qualité et son ampleur. Elle lui donnait de telles vibrations qu’on la sentait parvenir jusqu’en soi. Je frissonnai plus d’une fois à ses accents, et, en regardant involontairement Robert, je remarquai des pleurs dans ses yeux.

Sitôt que ce chant fut terminé, il vint près de moi, assise à l’écart dans un coin d’ombre, et il murmura à mon oreille :