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Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/189

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Maman me dit :

— Je pense que tu profiteras de ta liberté pour rejoindre ton fiancé.

Je crus que mon sang se refroidissait dans mes veines, tellement je fus frappée par le ton de ma mère. J’aurais voulu lui suggérer combien elle se trompait et combien sa méfiance était hors de la vérité, mais j’eus le courage de fermer mes lèvres.

Elle traduisit mon silence à sa manière et dit :

— Je sais bien qu’il faut que tu le préviennes que nous l’attendrons demain… C’est entendu, n’est-ce pas ?

— Oui, maman, et merci !

Sans doute espérait-elle encore un recul de ma part, à la suite de la détresse qu’elle m’avait montrée, mais elle ignorait mon impossibilité de revenir en arrière.

Je rentrai dans ma chambre, où je manquai de m’évanouir. Mes nerfs tendus se relâchaient