Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/21

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— Il me semble que c’est tout de même une déchéance, dis-je, ne voulant pas m’avouer vaincue.

— Oh ! Monique… Fais un rêve… Pense pendant quelques minutes que tu es Mlle Durand, que tu as l’âme remplie d’aspirations élevées, que tu te sens digne du meilleur jeune homme de la ville et que l’on repousse tous tes élans, que l’on rejette tes plus nobles pensées, ton bon vouloir, simplement parce que tu es la fille de M. Durand, concierge d’une fabrique. Tu trouverais sans doute que l’humanité est dure et sans compréhension… Réponds avec loyauté…

Ma volonté aurait désiré dire non, et je dus prononcer un oui que me soufflait ma franchise.

— Tu vois, répliqua mon frère, il faut toujours se mettre à la place de ceux que l’on condamne. Il n’y a pas beaucoup de Berthe