Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/259

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quelque chose de sérieux, Monsieur l’ingénieur.

— Ah ! Ah ! Voulez-vous passer dans mon cabinet ?

— Ce n’est pas utile, ce que j’ai à vous dire regarde autant ces dames que ces messieurs.

Après avoir pris le siège que lui offrait papa, notre visiteur commença :

— J’ai su, par Berthe, que Mlle Monique devait se marier avec M. Gouve. Il est de mon devoir de révéler à M. l’ingénieur ce que je sais de ces personnes.

— Vous les connaissez donc ? s’écria père intéressé.

M. Galiret était entrepreneur à Uzès, alors que j’étais chez Mme la comtesse. Il s’est passé quelques petites choses pas claires dans ses engagements, un manque de bonne foi surtout. Ces faits lui ont valu des reproches, des citations en justice et des procès. On l’accusait aussi de déprédations dans les vieux monuments pour avoir l’entreprise de leurs réparations.

— Ce n’est pas banal ! interrompit Léo.

— Il se mettait partout en avant, oubliant ce que l’on blâmait chez lui. Il s’attaquait à ceux qui occupaient les plus hautes positions pour s’en faire des amis ou les traiter en ennemis, s’ils résistaient. Je viens donc avertir M. l’ingénieur qu’il doit y avoir de la ruse de cet homme dans le mariage que son neveu s’apprête à conclure…

Papa, qui avait écouté ce récit avec une extrême attention, répondit vivement :