Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/37

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songeuse. Maintenant, j’eusse préféré que le souci de papa provînt du projet de Léo. Cette histoire de mariage me semblait moins grave.

J’avais besoin de me secouer, cette après-midi-là, non en allant voir une amie, mais en restant seule. Il me fallait la solitude pour réfléchir à ces choses graves qui survenaient soudainement.

J’aimais les jardins, et qu’est-ce qui serait plus reposant pour moi qu’une halte dans le jardin de La Fontaine ?

Il me semblait que cette oasis m’appartenait tellement je m’y sentais chez moi. Je ne me lassais pas d’en admirer les essences d’arbres, les statues, les élégants ornements et les harmonieuses dispositions. Il y avait notamment à gauche d’une des entrées, un bosquet qui me plaisait particulièrement.

Plus nombreux que n’importe quel autre, j’y savourais mieux le calme. La verdure y possédait une fraîcheur revivifiante.

C’est vers ce point que je me lançai, en avançant cependant avec une certaine nonchalance.

Peu à peu, les ombres de mon esprit s’enfuyaient, à mesure que je contemplais les statues délicates devant lesquelles je passais. La paix s’emparait de moi. Je respirais l’air si salubre, en admirant les touches nuancées du soleil qui, dans cette ville, est plus doux que partout ailleurs.