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félicita chaudement les parents de leur générosité envers un jeune homme aussi sympathique et ne blâma nullement Aubrine d’avoir agi selon son cœur. Aux parents de dire la vérité à cette enfant qui verrait mourir son fiancé.

Quand ils furent de nouveau seuls, le père et la mère restèrent préoccupés, puis M. Vital murmura :

— Voilà un dénouement sur lequel nous ne comptions pas… Nous allons nous employer à entourer de luxe les derniers jours de ce pauvre petit.

— C’est horrible ! prononça Mme Vital.

Ils ne purent prolonger la conversation, car Aubrine rentrait. Elle venait de voir son fiancé et elle s’écria :

— Roger va beaucoup mieux. Il a de l’appétit… Ah ! s’il pouvait passer quelques jours à la campagne, il se retaperait vite !

— Nous y avons pensé, ta mère et moi et voici ce que nous avons imaginé, sauf avis contraire de ta part : Nous allons partir tous les cinq pour une altitude indiquée. Nous serons dans un hôtel, sauf Roger qui sera dans un excellent sanatorium.

Aubrine ouvrait des yeux effarés :

— Et… et l’argent ? Nous ne sommes plus riches !

— Si… nous le sommes encore. J’ai récupéré une grande partie de notre fortune.

— Oh ! papa… quel bonheur ! Ce cher Roger va goûter un peu de la vie confortable ! Quelle joie de lui offrir cela et comme je vous remercie ! Et combien aussi je suis heureuse pour mère…

Aubrine ne perdit pas de temps pour annoncer cette splendide nouvelle aux Ritard.

Roger était étendu sur une chaise-longue où il savourait la douceur d’une convalescence qu’il se figurait définitive. En voyant Aubrine, illuminée par ce qu’elle apportait de bon, il dit :

— Je suis sûr que vous allez me gâter… vous avez votre aspect triomphant.

— Que diriez-vous d’un séjour dans un air pur ?

— Je dirai que c’est impossible ! Il nous manque le grand nécessaire : une bourse bien garnie… Mais il se peut aussi que votre père ait fait des démarches pour que je sois admis dans un sanatorium pour hâter le retour de mes forces ? Ai-je bien deviné, bonne fée ?

— C’est presque cela, mais c’est mieux ! Nous partirons tous, votre mère également. Vous serez dans une claire maison de repos et nous quatre dans un hôtel à côté.

C’était au tour de Roger de contempler sa fiancée avec stu-