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— Cela va on ne peut mieux ! Les lésions se cicatrisent à merveille.

Roger, confiant comme la plupart des malades de ce genre, répondait :

— Vous ne me surprenez pas, docteur, je me sens beaucoup mieux.

Et, avec Aubrine, les projets naissaient à perte de vue.

De plus en plus, la maladie l’affinait et son esprit se perdait tellement dans les brumes du rêve qu’il ne se rendait plus compte du présent.

Un soir, qu’il tenait entre les siennes la main d’Aubrine qui lui décrivait le parc de la propriété où ils seraient bientôt, il eut un dernier soupir et quitta la terre avec un sourire radieux.

Aubrine tomba à genoux dans une épouvante folle. À ses appels, une infirmière survint.


Aubrine demeura longtemps inconsolable.

Ses parents la firent voyager et, peu à peu, l’oubli recouvrit cette idylle.

Sa nature, devenue plus active, cherchait inconsciemment un but dans la vie. Elle pensait encore à Roger, mais avec douceur, songeant au bonheur dont elle avait entouré ses derniers mois.

Rentrés dans leur château, les Vital savouraient de nouveau la joie de retrouver leur demeure.

— J’ai appris que vous étiez de retour. Et… et j’espérais vous rencontrer ici, comme la dernière fois. Vous souvenez-vous ?

— Je me souviens, Marc.

— Avez-vous pensé à moi ?

— Je pense à vous en vous voyant, Marc, et votre présence m’est d’une grande joie. Je vous retrouve avec ce paysage qui m’est cher, Et vous, qu’avez-vous fait ?

— J’ai travaillé, Aubrine… pour vous… en pensant sans cesse à vous, afin que si vous le désiriez vous puissiez vivre un jour de mon travail… et aussi de mon amour, Aubrine.

— Marc, fit Aubrine émue.

Marc tendit ses bras et Aubrine se fit toute petite et répondit :

— Voici ma main, Marc, pour les bons et les mauvais jours.


Numéro d’éditeur : 119 Numéro d’imprimeur : 52

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