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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/130

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SUR LE SOL D’ALSACE

Allemands, car, en somme, l’Alsace doit nous appartenir…

— Tais-toi !… murmura Louise d’une voix étouffée.

— Maman… je ne veux pas te faire de chagrin, mais je pense avec justice… elle nous revient de droit…

— Tais-toi !… supplia Louise pour la seconde fois. Une mère dans mon cas ne peut avoir une discussion semblable avec son fils… Promets-moi de ne pas aborder ce sujet avec Fritz… que je ne voie pas mes enfants se tourner l’un contre l’autre… Ah ! si j’avais su !…

Wilhelm répliqua vivement :

— Ne regrette rien, maman ! En te soumettant au vainqueur, tu n’as fait que ton devoir…

— Wilhelm !

— … Si tous les Alsaciens avaient suivi ton exemple, l’on n’aurait pas eu besoin d’employer avec eux les mesures par lesquelles nous nous faisons détester… car, hélas ! les Alsaciens nous détestent, mais… tant pis pour eux !

— Mon fils !

— Pardon, maman !… ta vie est un martyre…