Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
SUR LE SOL D’ALSACE

Les multiples flammes des bougies de couleur scintillaient dans les guirlandes de filigrane. Des fleurs d’or et d’argent émergeaient des branches sombres du sapin. Des papillons aux teintes inattendues étaient posés sur la neige factice dont on avait semé par places la verdure. L’été se mariait avec l’hiver. Des objets mignons miroitaient ; de minuscules lanternes vénitiennes, toutes légères, tremblotaient, parce que l’arbre immense pivotait lentement.

Autour de son pied les cadeaux sérieux s’entassaient.

Tout le monde l’entoura. Un silence religieux descendit sur les invités. Max Bergmann, d’une voix basse d’abord, entonna un chant de Noël et bientôt chacun se joignit à lui.

Une aiguille du sapin crépitait de temps à autre, répandant une odeur de résine.

Vivement, Elsa l’éteignait sans mot dire, puis se remettait dans le cercle, les yeux baissés. Son épaisse chevelure blonde se massait sur sa nuque blanche. Ses yeux bleus révélaient tour à tour une hardiesse et une candeur. Elle chantait, elle priait, et parfois son regard se posait