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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/157

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SUR LE SOL D’ALSACE

Elle l’appelait du prénom familier quand elles étaient seules.

Elle courut fermer la fenêtre.

Louise s’écroula sur une chaise et des plaintes sortirent de ses lèvres.

Marianne, affolée, la pressait de questions dans son zèle affectueux :

— Êtes-vous malade ?… avez-vous de mauvaises nouvelles des petits ?

Mais la pauvre femme ne pouvait que sangloter. Un immense cercle noir dans lequel son âme s’engloutissait, s’élargissait autour d’elle, et son courage s’enfonçait avec, comme un désespéré qui s’enlise, qui se raccroche, hurle et succombe, étouffé.

Elle n’osait avouer à la malheureuse servante la cause de ses pleurs, et lui faire ce chagrin alors que leur entente s’accentuait, car Marianne possédait le même cœur que Mme Hürting, simple et droit, fidèle dans ses affections et ses croyances.

Nulle réponse ne lui parvenant, la servante voulut se retirer :

— Reste ! murmura Louise.