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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/207

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SUR LE SOL D’ALSACE

tait rire. Leurs voix sonnaient franchement dans l’air frais de la chambre ; leurs yeux ne se dérobaient pas. Nulle arrière-pensée ne semblait les séparer.

Ils entrèrent tous trois dans la salle à manger où M. Ilstein attendait. Wilhelm, discrètement, plaça près de chaque couvert un petit paquet.

Les cristaux brillaient sur la table. La lumière électrique emplissait leurs facettes de feux multiples. Des roses lourdes s’étageaient dans une jardinière en se penchant sur leurs tiges. Un pétale, de temps à autre, tombait sans bruit sur la nappe.

Chacun s’assit et avec des exclamations de surprise enjouée, défit le paquet qui lui était destiné.

Wilhelm souriait. Il jouissait de la joie d’être chez lui. L’arome des fleurs et des mets nationaux l’enfonçaient dans une sorte de béatitude.

Silencieux, il épiait sur les physionomies les sentiments que produisaient les cadeaux.

Sa mère, la première, le remercia et se leva pour l’embrasser. Elle était vraiment émue de