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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/276

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SUR LE SOL D’ALSACE

Fritz rayonnait, soulevé d’émotion par le tutoiement imprévu. Fasciné par le déploiement de grâce alerte qui jaillissait des deux êtres inclinés vers lui, les réponses se détachaient de ses lèvres, par monosyllabes.

Le commandant Daroy apparut en uniforme. Pour la première fois, Fritz voyait un officier français. Il se leva d’un bond et le respect le paralysa… Il dit enfin :

— Bonjour, monsieur le commandant !

Tous les trois sourirent pendant que Mme Daroy, vivement, racontait son arrivée.

— Ah ! bon, dit le commandant, je vous connais à présent !… Appelez-moi « mon commandant ». En France, on ne dit pas monsieur aux officiers ; ce n’est pas comme en Allemagne…

Fritz s’étonna…

Il fut vite conquis par ses amis dont les visages se montraient rieurs et francs.

Après avoir parlé de Mme Hürting, de Mme Ilstein, de Saverne, on s’enquit de ce que le jeune homme faisait à Nancy.

Délicatement, on lui demanda pourquoi il n’avait pas prévenu… s’il était seul…