— Oh !…
Les yeux dilatés par la terreur, les mains à ses tempes, Louise paraissait hallucinée. Elle s’écria :
— Non ! pas cela !… pas cela !…
— Il faudrait donc que tu écrives à Fritz de se rendre aux ordres de son père… Plein d’ardeur, il pourrait se battre… et alors…
Mme Hürting n’acheva pas, mais Louise, la voix étranglée, les lèvres sèches, continua :
— Les deux frères, l’un contre l’autre… mes fils !…
Puis elle resta comme privée de vie. Tous les mots de sa vieille amie sonnaient confusément à ses oreilles. L’ombre de la Fatalité semblait assombrir la pièce.
Louise dit enfin :
— Je vais écrire… il faut qu’il revienne… c’est le plus faible… il doit se rendre…
— Mon chagrin est terrible, de te voir aux prises entre tes deux devoirs… murmura Mme Hürting.
— Le mien est plus affreux encore de penser que j’ai préparé ma vie ainsi… Tout ce qui m’ar-